Pour les plus jeunes d’entre nous, Carl Reiner, c’est le vétéran de la bande de braqueurs dans Ocean’s Eleven : Saul Bloom. Un rôle qui le sauve en partie de l’oubli en France, en dépit d’une carrière prolifique marquée par l’humour, aux États-Unis. À l’occasion de son centenaire, ce dimanche 20 mars, nous lui rendons hommage.
Carl Reiner aura eu cent ans aujourd’hui. Décédé il y a près de deux ans, le 29 juin 2020, à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans, l’acteur et réalisateur s’est illustré à Broadway, au cinéma et à la télévision.
Père du réalisateur Rob Reiner (Quand Harry rencontre Sally), l’humoriste américain est aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli, du moins de ce côté-ci de l’océan Atlantique, car il reste une figure marquante pour plusieurs générations d’Américains, marquant notamment la petite lucarne de sa puissante empreinte humoristique.
L’occasion de nous rafraîchir la mémoire à travers quatre petites anecdotes cinématographiques.
1/ Un début de carrière… à l’armée ?
Carl Reiner commence des études de théâtre avant d’être contraint de les abandonner pour rejoindre l’armée aux débuts des années 1940.
Là, l’apprenti comédien divertit beaucoup ses camarades militaires, affirmant peu à peu ses talents d’acteur. Il organise et joue des petits spectacles humoristiques, commandés par l’unité des services spéciaux américaine.
Au sortir de la guerre, fort de cette expérience qui le conforte dans son désir de scène, Carl Reiner commence à se produire à Broadway dans des spectacles musicaux. Le succès est au rendez-vous ; sa carrière est véritablement lancée.
2/ The Dick Van Dyke Show
Aux débuts des années soixante, il se tourne vers la télévision et la réalisation. Il lance la sitcom The Dick Van Dyke Show, diffusée pendant cinq ans, de 1961 à 1966. On y suit les tribulations personnelles et professionnelles de Rob Petrie, scénariste d’une émission comique à Manhattan.
La série est un immense succès aux États-Unis, avec deux Golden Globes et quinze Emmy Awards : elle signe le premier succès de Dick Van Dyke – confirmé en 1964 avec le célébrissime Mary Poppins – et fait de Carl Reiner une figure révolutionnaire de l’humour américain.
3/ Un goût affirmé pour la parodie
À partir de la fin des années soixante-dix, Carl Reiner réalise plusieurs comédies pour le cinéma et lance par la même occasion la carrière du génial Steve Martin.
Usant de l’absurde et du grotesque sans modération, Carl Reiner s’épanouit dans la parodie : Les cadavres ne portent pas de costard, en 1982, rend hommage aux films noirs des années quarante et cinquante. Par un montage loufoque entre des films du genre de l’époque et des prises de vues réelles, Steve Martin s’adresse directement à Humphrey Bogart, Kirk Douglas ou encore Burt Lancaster.
Puis, en 1983, Carl Reiner tourne, toujours avec Steve Martin, L’homme aux deux cerveaux : on suit un docteur qui, tombant amoureux d’un cerveau flottant dans un bocal, cherche à tout prix le corps pour l’y implanter. Cette comédie, typique de « l’humour Reiner », est classée 32e meilleure comédie, selon le Time Out London.
En 1993, Carl Reiner s’amuse aussi à parodier les codes de thrillers érotiques et films noirs dans son film Fatal Instinct, référence directe à Basic Instinct de Paul Verhoeven, sorti l’année précédente.
4/ Et pour la jeune génération ?
Carl Reiner n’est pas uniquement synonyme de « cinéma à papa ». Pour la (plus) jeune génération, Carl Reiner, c’est aussi des apparitions remarquées dans des petits rôles à la télévision, notamment à la fin des années 2000, dans Mon Oncle Charlie et Docteur House.
Mais il joue surtout au cinéma le rôle de Saul Bloom dans Ocean’s Eleven, Ocean’s Twelve, Ocean’s Thirteen et Ocean’s 8, sorti en 2018, deux ans avant sa mort.
Et pour le public encore plus jeune, Carl Reiner a également fait du doublage pour Disney, prêtant notamment sa voix au personnage de Prométhée dans Hercule, ainsi que, très récemment, dans Toy Story 4, à un personnage dont le nom est un hommage direct évident : Carl Reineroceros.