Figure emblématique et sex-symbol des années 1950 et 1960, Brigitte Bardot fête aujourd’hui son 88e anniversaire. Actrice et chanteuse, femme enfant et femme fatale, elle a tourné dans 45 films et interprété plus de 70 chansons, avant de mettre un terme précoce à sa carrière en 1973, pour se consacrer à la cause animale.
Retour sur la vie et la carrière d’une star mondiale, en cinq petites anecdotes cinématographiques.
1/ Le Mépris : un tournage sous haute tension
Brigitte Bardot accepte le rôle de Camille dans Le Mépris de Jean-Luc Godard à reculons, déjà lassée des plateaux de cinéma. Le tournage s’avère de fait très compliqué : Brigitte Bardot, déjà immense star, est harcelée par les paparazzis et entretient des rapports très conflictuels avec le réalisateur qui se montre tyrannique et agressif envers la star. Elle le qualifie d’« intello-cradingue ». Godard réplique en disant trouver sa poitrine atroce.
En visionnant le premier montage, les producteurs s’indignent de ne pas voir Bardot nue dans le film. Godard impose donc à Bardot une nouvelle scène où l’on voit ses fesses, créant ainsi la scène d’amour la plus célèbre de Brigitte bardot, face à Michel Piccoli. Pour ce rajout, le film est interdit au moins de dix-huit ans à sa sortie.
2/ La Vérité, entre fiction et réalité
Avec le film La Vérité d’Henri-Georges Clouzot, Brigitte Bardot affiche un nouveau visage, plus profond et dramatique. Si elle considère que c’est son meilleur film, le tournage est particulièrement éprouvant pour elle, Clouzot la poussant à bout à chaque instant. Chaque matin, le réalisateur la met en condition, lui montrant la vie sous son jour le plus désespéré, le plus injuste, le plus cruel.
Bardot raconte cette expérience : « Sur le tournage de La Vérité, Clouzot m’a tellement persuadée que j’étais cette femme de mœurs légères, cette tragédienne, que j’ai fini par y croire. Je suis devenue Dominique. »
Et à l’instar du personnage, Brigitte Bardot fera une tentative de suicide, juste après le tournage.
3/ Et Dieu… créa le scandale
Le réalisateur Roger Vadim, alors époux de Brigitte Bardot, lui offre son premier grand rôle dans Et Dieu… créa la femme, alors que l’actrice a tout juste dix-huit ans. Avec ce film, BB accède au statut de sex-symbol et entre dans la légende… non sans faire parler d’elle !
Devant cette image de femme libérée et hyper-sexualisée, la critique se divise, la censure s’arrache les cheveux, jusqu’aux États-Unis où les instances chrétiennes de Lake Placid tentent notamment d’acheter tous les billets du cinéma exploitant et menacent d’excommunication quiconque verrait le film.
4/ Pauvre Sean Connery…
En 1968, Brigitte Bardot change de registre et part tourner un western britannique en Espagne, Shalako, où elle donne la réplique de Sean Connery.
Séduit par la belle Française, Sean Connery aurait débarqué dans sa chambre un soir de tournage, ne portant sur lui que… ses chaussettes ! Si Brigitte Bardot est réputée pour ses nombreuses conquêtes et infidélités, elle n’est pas séduite par le charme du tout premier James Bond et le renvoie gentiment. Elle est, à cette époque-là, très amoureuse de Serge Gainsbourg, tout en étant mariée avec Gunther Sachs !
5/ Une icône mondiale
Au-delà du cinéma et de la chanson, Brigitte Bardot est devenue une icône, un emblème mondialement connu et reconnu. Si elle est la première femme à servir de modèle pour le buste de Marianne, de nombreux endroits dans le monde portent son nom : un navire américain, un front de mer et une statue grandeur nature au Brésil, une rose, une autre statue de 2,5m de hauteur à Saint-Tropez…
La grande écrivaine italienne Anna Maria Ortese (1994-1998) qualifie Brigitte Bardot de « reine de France » en raison de son engagement pour les animaux, cause que les deux femmes partagent et pour laquelle elles s’engagent. Un projet de biopic hollywoodien a même commencé à voir le jour aux débuts des années 2010. Apprenant la nouvelle, Brigitte Bardot s’est fermement opposée à tout film sur sa vie, de son vivant.

Statue de Brigitte Bardot au Brésil