Cette année encore, les Britanniques pourront découvrir des films français de tous les genres grâce au French Film Festival. En dépit des dernières restrictions, l’événement a lieu dans certaines salles du Royaume-Uni mais aussi en ligne, adaptation à la pandémie oblige.
Le French Film Festival britannique essaie de faire de la résistance. Malgré la pandémie et les mesures restrictives qui ralentissent la vie du Royaume-Uni, la 28e édition de cette fête du cinéma francophone aura lieu jusqu’au 17 décembre. Le festival devait se dérouler dans des salles indépendantes.
« Malgré le coronavirus, ces salles s’en sortent plutôt bien, contrairement aux gros complexes cinématographiques qui dépendent de gros budgets et connaissent plus de restrictions, explique Richard Mowe, le directeur et créateur du festival. Les cinémas indépendants ont une audience fidèle qui semble continuer à venir. Il est important pour ces salles de diffuser un programme excitant et nous voulions absolument avoir une présence dans les cinémas physiques. »
Cette volonté a été contrariée par le confinement national introduit en Angleterre le 5 novembre. Vingt-huit lieux devaient participer au festival sur quarante-quatre jours, soit un peu moins que d’habitude. Certaines projections en Écosse sont toutefois maintenues et d’autres devraient être reportées.
Programme en ligne
Heureusement, un programme en ligne avait été pensé spécialement pour cette édition. « Les diffusions en ligne auront lieu uniquement du 27 novembre au 4 décembre, explique Richard Mowe. Nous ne voulions pas faire de concurrence aux films en salle. Mais il y aura un nombre limité de clics pour visionner ces films. Nous en avons prévu sept, qui seront différents de ceux diffusés en salles, plus un programme de courts-métrages. Seul La Bonne Épouse de Martin Provost avec Juliette Binoche sera diffusé aussi sur grand écran. Nous avons trouvé intéressant de comparer les deux types d’audience pour ce film. »
Autre changement lié aux restrictions : les programmes pédagogiques du festival à destination des élèves auront lieu directement dans les salles de classe et non plus dans les cinémas. La soirée de lancement, prévue le 4 novembre au Ciné Lumière de l’Institut français de Londres, a aussi été reportée. La diffusion du film La Daronne avait été prévue avec projection d’une conversation préenregistrée entre Jean-Pierre Salomé, le réalisateur, et Richard Mowe.
Malgré les perturbations, le directeur du festival reconnaît que les contraintes liées au coronavirus pourront avoir leurs intérêts. Quelques idées de cette nouvelle configuration seront peut-être gardées post-épidémie. « Les films sont regardés via différentes plates-formes aujourd’hui et il ne faut pas le nier. Un des avantages du virus a été de pouvoir explorer de nouvelles possibilités. Les boîtes de production étaient réticentes à l’idée de diffuser leurs films en ligne, on observe un changement d’attitude face à cette pratique. On va vers plus de flexibilité. »
Classiques et découvertes
Quant au choix de la programmation, il est resté orienté par la même vision que lors de la création du festival à Glasgow en Écosse. L’idée consiste à refléter ce que le public francophone va voir au cinéma. La sélection comprend des films commerciaux, des productions indépendantes, des œuvres légères comme Le bonheur des uns de Daniel Cohen ou du cinéma plus sérieux comme De Gaulle de Gabriel Le Bomin. « Nous présentons deux différentes sections, ajoute Richard Mowe. “Panorama” propose des réalisateurs établis alors que “Discovery” permet de découvrir les premiers ou deuxièmes films de nouveaux réalisateurs. » Le festival propose aussi des projections de documentaires et de classiques du cinéma français, comme À bout de souffle de Jean-Luc Godard, qui fête ses soixante ans cette année, ou encore Compartiments tueurs de Costa-Gravas.
Pour les cinéastes qui souhaiteraient voir leurs films participer à une future édition, il est possible d’envoyer leur copie à l’équipe du festival. « Nous commençons à regarder des films en janvier, précise Richard Mowe. Notre objectif consiste à montrer une grande variété de longs et courts-métrages francophones et de trouver un équilibre dans la programmation. Il ne s’agit pas forcément de nos goûts personnels, mais les films doivent être de qualité exceptionnelle. Nous essayons aussi de ne pas nous éparpiller… Par exemple, les grosses comédies françaises s’adressent à un public trop local. Malgré leurs fortes audiences, ce n’est pas ce que nous proposons. »
Correspondante Grande-Bretagne
En savoir plus : French Film Festival UK
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