Sur l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires du secteur baisse de 65 % par rapport à 2019, soit un peu moins d’un milliard d’euros de perte annuelle.
Le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) vient de publier une note d’une vingtaine de pages sur l’impact de la crise sanitaire sur les secteurs culturels marchands au 4e trimestre 2020.
Baisse générale de 7 % entre octobre et décembre
« Au terme du quatrième trimestre, la perte trimestrielle de chiffre d’affaires des secteurs culturels marchands s’élève à 1,6 milliard d’euros au regard du quatrième trimestre 2019, soit une baisse de 7 %, analysent Ludovic Bourlès et Yann Nicolas, les deux auteurs de cette note. La projection cinématographique (-81 %) et le spectacle vivant (-50 %) sont les deux secteurs les plus touchés par la baisse trimestrielle d’activité, tandis que le jeu vidéo affiche une croissance de 60 % de son chiffre d’affaires. »
Sur l’ensemble de l’année 2020, les pertes sont estimées à 11 milliards d’euros (-12 %) en comparaison avec 2019. Les statistiques annuelles et les données trimestrielles se font écho, puisque la projection cinématographique et le spectacle vivant affichent respectivement une baisse de 65 % et 43 % ; le jeu vidéo tire quant à lui son épingle du jeu, avec une croissance de 21 % de son chiffre d’affaire en douze mois.
La projection cinématographique
Le 30 octobre 2020, le gouvernement impose une nouvelle fermeture des salles, pour une durée indéterminée. Cette mesure restrictive entraîne une chute de 81 % de la projection cinématographique par rapport au même trimestre de 2019. Au total, cela représente une perte de 365 millions d’euros en trois mois.
« Au regard des effets produits par la crise sanitaire, la projection cinématographique est la plus sinistrée parmi les activités économiques marchandes au quatrième trimestre 2020 », confirment Ludovic Bourlès et Yann Nicolas. Sur l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires du secteur baisse de 65 % par rapport à 2019, soit un peu moins d’un milliard d’euros de perte annuelle. »
En nombre d’entrées, cela représente une baisse de 69 % de la fréquentation sur l’ensemble de l’année. Les films français s’en sortent un peu mieux (ou plutôt : un peu moins douloureusement) que les œuvres américaines, avec des baisses évaluées respectivement à 61 % et 77 %, ce que ne manquent pas de relever les deux chargés d’études du DEPS : « Dans ce contexte particulier, les films français réalisent plus d’entrées que les films américains, une situation inédite depuis 2006. »
Audiovisuel et cinéma
Sont comprises, dans ce secteur de l’audiovisuel et du cinéma, les activités des agences de presse audiovisuelle, les production et postproduction audiovisuelles et cinématographiques, la distribution de films cinématographiques, l’édition de chaînes de télévision et l’édition et la distribution de vidéos. La projection cinématographique ayant été traitée ci-dessus, elle en est exclue, de même que la radio et le jeu vidéo qui ont connu des dynamiques très différentes durant cette année de crise sanitaire.
Entre octobre et décembre, l’audiovisuel et le cinéma ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 3 % par rapport au même trimestre de 2019. « Ce secteur est en particulier tiré par l’activité télévisuelle, expliquent Ludovic Bourlès et Yann Nicolas. La production cinématographique a pu reprendre dans le cadre d’un protocole sanitaire. De ce fait, pour ces deux activités, le second confinement aurait peu perturbé l’activité. »
L’augmentation s’explique par ailleurs par la seule fête de Noël, qui entraîne chaque année de nombreux achats dans le secteur de la vidéo physique, même si la vidéo à la demande occupe désormais la première place du marché. « Le cumul de ces deux modes d’accès aux contenus vidéo progresse d’environ 15 % au cours de l’année 2020, confirment les deux responsables de la note. L’année s’achève positivement pour l’édition et la distribution de vidéos avec une augmentation de 9 % par rapport à 2019. »
Malgré cette embellie de fin d’année, il ne faut toutefois pas s’y tromper : l’année 2020 est marquée par une perte de 8 % du chiffre d’affaires pour l’ensemble du secteur, ce qui représente tout de même 1,6 milliard d’euros de perte annuelle.
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En téléchargement : note complète sur le 4e trimestre 2020.