Jean Rousselot est auteur et réalisateur de films documentaires. En 2021, son premier roman, Georges et Carmen, est publié chez Phébus. Sa dernière publication, la traduction des mémoires du célèbre scénariste américain William Goldman, paraîtra le 20 octobre.

« S’il y a un livre que vous devez lire pour apprendre le métier de scénariste, ce sont les aventures de William Goldman à Hollywood », annonce le célèbre scénariste Aaron Sorkin lors d’une masterclass à laquelle assiste Jean Rousselot. Aussitôt dit, aussitôt fait.

À la lecture des Aventures d’un scénariste à Hollywood, Jean Rousselot n’a qu’une idée en tête, les traduire en français. « Cet ouvrage m’a libéré de certaines souffrances liées à mon métier. Ce fut comme une sorte de catharsis. »Et pour cause : Goldman, qui a collaboré à l’élaboration de chefs-d’œuvre du cinéma américain et gagné deux Oscars, connut des années de purgatoire, huit années durant lesquelles le téléphone ne sonna plus.

Deux ans de travail et un ouvrage de 400 pages

Deux ans qu’il travaille sur la traduction française des mémoires du scénariste des Hommes du président, de Miseryou encore de Marathon Man. « J’ai lu des dizaines de livres de scénaristes, des mémoires de réalisateurs, mais celles-ci m’ont particulièrement touché. En les traduisant, j’ai souhaité partager avec mes confrères français, jeunes ou moins jeunes, mon enthousiasme. »

L’ouvrage présente le grand avantage d’être facile à lire, puisque chaque chapitre raconte l’écriture d’un film en particulier. William Goldman partage, au fil des pages, ses expériences hors du commun.

Ce livre, qui sera publié aux éditions Caprici en octobre prochain, s’adresse d’abord aux scénaristes, aux professionnels du cinéma et de la télévision, comme à ceux qui s’intéressent à cet âge d’or d’Hollywood. « Je crois que ces mémoires seront un support important pour les personnes qui exercent un métier créatif. Face aux difficultés de nos métiers, il donne espoir. »

Un film et la naissance d’une vocation

Passionné de cinéma depuis toujours, Jean Rousselot reçoit un Ours d’or à Berlin, lorsqu’il est encore étudiant. Ce court-métrage, Hommage à Alfred Lepetit, dresse le portrait, non sans humour, d’un homme de l’ombre, assistant stagiaire des plus grands films de son temps. Ainsi naît sa vocation de cinéaste.

Loin de ses études de gestion, Jean Rousselot décide de partir alors pour l’Amérique et l’Angleterre. Il y travaille aux côtés des Monty Pythons. Ses années d’expérience sur les plateaux, puis comme directeur littéraire de séries de télévision, lui ont permis d’aiguiser son œil, sa sensibilité et son analyse sur son environnement professionnel. « Aujourd’hui, je suis plus sensible aux émotions. J’aime les montrer à travers mes films documentaires ou mes écrits. »

Scénariste pour la télévision, Jean Rousselot exerce également le métier de directeur littéraire pour de nombreuses fictions et séries policières. Il réalise une quinzaine de films pour la collection Une maison, un(e) artiste, produite par A Prime Group et diffusée sur France 5 : Suzanne Valadon et son atelier de la rue Cortot, Karen Blixen et sa maison de Rungstedlund au Danemark…

Avec son premier roman Georges et Carmen, qui raconte les difficultés de Bizet, génie empêché par les commandes mais qui, grâce à cet opéra s’impose, il persiste et signe. Avec élégance et pudeur, l’auteur dénoue les drames de la vie du compositeur Georges Bizet, créateur de l’opéra le plus connu de tous les temps. Ce génie dénié de son vivant, mort à trente-six ans, ne connut jamais le succès de sa Carmen.

Violaine DUSCH

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