La 7e édition du Festival international du film insolite aura lieu du 8 au 12 août à Rennes-le-Château et dans les communes environnantes. Un événement étonnant sur une terre chargée de légendes.

L’acteur et réalisateur Olivier Marchal présidera le jury de la compétition officielle, secondé notamment par Éric Giacometti, Karoline Sun Rose et Alexandre Varga.

Entretien avec Fanny Bastien, cofondatrice du festival avec Geoffroy Thiebaut.

Comment est né le festival du film insolite ?

D’une manière insolite, à la suite d’une tumeur au cerveau… Un appel de l’au-delà, d’un lieu qui nous a inspiré Rennes-le-Château où il y a plusieurs niveaux d’espace-temps. Nous avons créé ce festival, il y a maintenant sept ans, par pure coïncidence, c’est un appel de l’au-delà, de ce département magique de l’Aude et de la commune de Rennes-le-Château. J’ai une grande reconnaissance vis-à-vis de l’Aude qui m’a sauvé la vie en m’évitant une troisième opération à la tête. Nous avons donc créé une association, « Les bâtisseurs de l’insolite », pour mieux faire rayonner le patrimoine culturel et industriel de la haute vallée, dite des châteaux cathares, où tout n’est que source naturelle, biodiversité. Ici, le festival rayonne sur plusieurs communes autour de Rennes-le-Château : Couiza, Quillan, Limoux, Montazels Bugarach, Arques, Serres, Carcassonne. Nous sommes comédiens, artistes, réalisateurs, auteurs et pour l’instant bénévoles. Le festival existe grâce au soutien des bénévoles, du mécénat, de la région Occitanie, du préfet de la région, du département de l’Aude, de la communauté de commune le Limouxin – Aude pays Cathare, des villes et bien sûr de beaucoup de partenaires locaux.

La thématique de cette 7e édition, « Sous le signe du ciel, des astres, de la nature et de l’humain », semble tout embrasser, la terre et le ciel, la nature et le vivant. Comment l’envisagez-vous ?

« Sous le signe » veut dire que le temps fort, le climax, se passe cette année 2021 avec le ciel et les astres : il y aura quelques films autour de cela. Nous tenons à lier les sciences et la culture, que ce soit le cinéma, la littérature, la musique, le théâtre. Si on parle du désastre de la terre, qu’en est-il du ciel et de sa pollution ?

Une quinzaine de courts-métrages sont en compétition officielle. Quels furent vos critères pour la sélection et qu’est-ce que celle-ci nous dit du cinéma d’aujourd’hui ?

Le critère pour le festival du film insolite, c’est que ce soit des œuvres qui ont la faculté, soit de nous déstabiliser émotionnellement, de nous emmener quelque part par l’image, par l’écriture ou par les deux, soit de nous entraîner dans le rêve, la poésie, de nous faire entrevoir d’autres mondes, d’être dans plusieurs espace-temps. Cette année, les films que nous avons programmés tournent beaucoup autour de la déshumanisation. La sélection sera diverse, car les courts-métrages sélectionnés cette année nous emmèneront au-delà des frontières françaises : Espagne, Belgique, Tchécoslovaquie, Russie, Bulgarie, Australie aborigène, Pérou, Kazakhstan, Canada et Islande.

Quels sont les temps forts de cette édition ?

Il n’y a que des temps forts ! Nous aurons tout d’abord une « master class » d’Olivier Marchal, ainsi que la projection d’un film documentaire conçu exclusivement pour le festival, Ma vie en vrac de Luc Larriba, sur l’itinéraire d’Olivier Marchal et son métier de réalisateur. Il y aura ensuite quatre avant-premières, dont Tralala d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, avec Denis Lavant qui sera présent au festival (sortie nationale en octobre 2021). Nous sommes d’autant plus touchés de recevoir cet acteur hors du commun que Denis Lavant était l’interprète du court-métrage de fiction lauréat en 2020 : Le Figurant, de Jan Vejnar.  Nous présenterons également en avant-première le film Mords-les Brigitte Fontaine, réalisé par Gustave Kervern et Benoît Delépine. Nous sommes évidemment ravis que Benoît Delépine vienne nous présenter le film. Autre avant-première dans la région : Tom Médina, le dernier film de Tony Gatlif, qui sera présenté par deux de ses acteurs : Slimane Dazi et Karoline Rose Sun, également membre du jury. Enfin, une première mondiale : le réalisateur Georges Combe, qui connaît bien le festival puisqu’il y viendra pour la quatrième fois, nous réserve la primeur de son dernier film, Le temps des ovnis. Ce film philosophique sera accompagné d’une table ronde à laquelle participera Yann Mambrini, directeur de recherches au CNRS.

Nous proposerons par ailleurs un hommage à Jean Cocteau, un des plus grands poètes de l’image, avec Le sang d’un poète dont la bande son sera revisité en direct par le DJ carcassonnais Janoz. Enfin, il y aura une expérience de réalité virtuelle à 360 degrés, avec -22,7° de Jan Kounen, et la projection d’un film consacré à Thomas Pesquet : 16 levers au soleil, de Pierre-Emmanuel Le Goff. Au-delà des films, nous sommes soucieux de la transmission et de l’échange, avec notamment la « master class » d’Éric Giacometti autour du scénario et de la bande dessinée, sans oublier le concours de scénario de court-métrage, présidé par le réalisateur Dominique Baron.

Après plus d’une année pour le moins chaotique, qu’espérez-vous susciter ?

Croire au possible et à l’impossible, pour l’humain et la nature.

Propos recueillis par Laurie AMONT

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En savoir plus : Festival international du film insolite

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Photographie à la Une : Geoffroy Thiebault, Olivier Marchal et Fanny Bastien (©François Vila)