CRITIQUE – Œuvre sensible, classique et efficace, le nouveau film de Samuel Theis nous donne à voir le cheminement d’un préadolescent, ses états d’âme, ses espoirs et ses déceptions. À découvrir dans les salles cette semaine.
Johnny (Aliocha Reinert) est un garçon sensible, doux et rêveur, mais aussi précoce. Il n’en peut plus de la vie qu’il mène, entre une mère qui boit souvent plus que de raison (Melissa Olexa), un grand frère démissionnaire, et une petite sœur dont il faut s’occuper. Quand elle n’est pas saoule ou obnubilée par son copain du moment, sa mère travaille comme vendeuse dans un bureau de tabac, laissant à Johnny la charge de la promenade du chien.
Le réalisateur Samuel Theis adopte dans son film le point de vue de l’enfant, et ce dès les premières images qui nous exposent la rupture entre les parents de notre héros. On comprend vite que la vie de Johnny à Forbach n’est pas des plus roses. Alors, quand celui-ci découvre à la rentrée des classes le nouveau maître, Monsieur Adamski, qui fait attention à lui (Antoine Reinartz), il fantasme sur son instituteur et fait tout pour lui plaire.
Ce film sensible sait rendre à la perfection le cheminement du préadolescent, ses états d’âme, ses espoirs et ses déceptions. Le réalisateur n’en fait jamais trop, déroulant pourtant un scénario aux multiples pièges. Il ne tombe ni dans le misérabilisme, ni dans le conte de fées, restant dans les rails d’une narration réaliste et entraînante à la fois. Pas de grands effets de mise en scène, la grammaire cinématographique du film est classique mais s’avère efficace quand il s’agit de retracer cette histoire scolaire au premier sens du terme.
Le physique du jeune garçon sied parfaitement au personnage. Un doux rêveur, élancé, à cheveux longs et, comme le dit sa mère, au physique d’ange. Mais le film ne pourrait fonctionner si le jeu de son acteur principal n’était pas aussi remarquable. À chaque instant il sonne juste même dans les moments les plus délicats. Une performance qu’on espère voir renouvelée tant Aliocha Reinert s’avère impressionnant à l’écran.
Après Party Girl, Adam Theis montre encore une fois sa maîtrise d’un cinéma sensible et au plus près de ses personnages. Bref, un très beau film à découvrir en salle.
Samuel Theis, Petite Nature, France, 2022, 95mn
Sortie : 23 février 2022
Genre : drame
Classification : tous publics
Avec Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Mélissa Olexa, Izïa Higelin
Scénario : Samuel Theis
Image : Jacques Girault
Son : François Abdelnour
Musique : Ulysse Klotz
Production : Avenue B Productions
Distribution : Ad Vitam
En savoir plus sur le film avec CCSF : Petite Nature
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Critique publiée dans le cadre d’un partenariat avec Chacun cherche son film
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Petite Nature (©2021 – Avenue B Productions – France 3 Cinéma)
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