Dans une chronique publiée dans Profession Spectacle, l’auteur de fictions théâtrales et radiophoniques Philippe Touzet analyse le phénomène des podcasts, qui ressemble étrangement à celui des radios libres au début des années 1980. Au risque de subir la même récupération par le Capital ?

Extraits

J’ai eu la chance, au début des années 1980, de participer à la folle aventure des radios libres. Et libres, nous l’étions vraiment. Avec le studio dans le salon et la régie dans la salle de bains. Et des taux d’audience à faire pâlir d’envie les stations actuelles. Participer activement à la libération de la parole peut marquer, à jamais, une existence. Surtout quand on n’a même pas vingt ans… Voir des gens, de toutes conditions, s’emparer de ce média pour pouvoir enfin s’exprimer confirme le fait que la radio a été conçue pour le plus grand nombre et surtout qu’elle appartient à tout le monde. Face à la tentation de la parole confisquée, face à la complaisance des propos formatés, la radio peut être un formidable rempart contre la pensée unique qui justifie trop souvent des mesures iniques. Si la radio oublie le son pour privilégier les sous, elle perdra de vue sa mission essentielle qui est d’aller vers les autres, d’ouvrir les portes et de fracasser les idées reçues.

Brimer la radio, c’est la brider. Brider la radio, c’est la briser.

L’éclosion des radios libres me fait penser à l’essor actuel des podcasts/fictions. Dynamisme, créativité. L’impression de découvrir des nouveaux espaces d’expression et de création. Une nouvelle frontière s’offre à nous… Avec tout ce qui va avec. En ce qui concerne les droits d’auteur nous sommes plus proches de l’ambiance saloon que des salons feutrés de la Société des auteurs compositeurs dramatiques (SACD).

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Photographie à la Une : Philippe Touzet
(crédits : Pierre Gelin-Monastier)