Révélé en 1965 par le succès mondial de la comédie musicale La Mélodie du bonheur de Robert Wise, dans le rôle du Capitaine von Trapp, le très charismatique acteur, Christopher Plummer, vient de mourir ce vendredi, dans sa maison du Connecticut à l’âge de 91 ans (1929-2021).

De la fin des années cinquante jusqu’à sa mort, Christopher Plummer n’a jamais cessé de tourner pour le cinéma et de se produire sur scène, bien qu’il soit souvent resté – injustement – dans l’ombre d’autres acteurs. Les plus grands réalisateurs ont fait appel à lui, de Nicholas Ray à Terrence Malick en passant par Mike Nichols, Terry Gilliam, Michael Mann, Ron Howard, Oliver Stone ou encore Spike Lee et Ridley Scott.

Retour sur la vie et la carrière de l’acteur en cinq petites anecdotes cinématographiques.

1/ La Mélodie… de la morve ?

Si c’est le film qui l’a pourtant fait connaître du grand public, Christopher Plummer a ouvertement montré ses réserves sur le résultat de La Mélodie du bonheur en rebaptisant durement le film The Sound of Mucus (« La Mélodie de la morve »), trouvant le film trop mièvre à son goût. Même s’il reconnaît que tout n’est pas à jeter, il trouve son rôle trop caricatural et monotone. Il regrette terriblement que le réalisateur, Robert Wise, ne lui ait pas permis de rajouter des petites touches d’humour au Capitaine !

2/ Tout l’argent du monde : Kevin Spacey évincé

Alors que Ridley Scott vient de terminer le tournage de Tout l’argent du monde en 2017 avec, dans les rôles principaux, Kevin Spacey et Michelle Williams, l’affaire autour des accusations de harcèlement sexuel mettant en cause Kevin Spacey explose. Évincé pour cette raison de la série à succès House of Cards, la production du film décide de faire de même : toutes les séquences dans lesquelles l’acteur apparaissait sont tournées à nouveau.

Ridley Scott fait alors appel à Christopher Plummer, âgé de 88 ans, pour reprendre le rôle. Si l’acteur est ravi de tourner pour le cinéaste qu’il admire énormément, il s’exprimera sur ce retournement de situation : « Je trouve que ce qui est arrivé à Kevin Spacey est très triste. C’est un acteur si talentueux, si incroyablement doué. C’est dommage, c’est tout ce que je peux dire. »

3/ Remember – Un réalisateur plus que fan !

En 2015, le réalisateur Atom Egoyan offre le rôle principal à Christopher Plummer, pour la deuxième fois après Ararat en 2002, dans son road-movie Remember.

Christopher Plummer, alors âgé de 86 ans, a peur d’être trop vieux pour le film, mais Atom Egoyan n’a quant à lui aucun doute : c’est un immense fan de l’acteur. D’ailleurs, le réalisateur ne filme pas tellement les paysages parcourus, comme dans un road-movie classique ; le paysage, c’est le visage de Christopher Plummer, « sa texture et sa profondeur », d’après ses propres termes.

Au-delà des films dans lequel il estime avoir eu l’honneur de le diriger, Atom Egoyan va également voir toutes les pièces de théâtre de l’acteur, que ce soit à Londres ou à New-York. Il lit même deux fois son autobiographie, In spite of myself, au point de pouvoir dire : « J’en suis au point où je peux lui raconter des anecdotes de sa vie que lui-même a oubliées ! »

4/ Beginners – Mieux vaut tard que jamais !

En 2011, Christopher Plummer joue un grand-père faisant son coming out à 75 ans, dans la comédie dramatique de Mike Mills, Beginners, aux côtés d’Ewan McGregor et de Mélanie Laurent.

Le film étant inspiré de l’histoire du père du réalisateur, Christopher Plummer se plonge dans les mémoires du véritable père de Mike Mills, rédigées avant sa mort.

Et ce travail fut bien récompensé puisqu’en 2012, Christopher Plummer obtient l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ce film, faisant de lui l’acteur le plus âgé de l’histoire du cinéma à recevoir un Oscar.

5/ Une relation père/fille… douteuse

Après la réalisation de La Mélodie du bonheur, l’actrice Charmian Carr, qui incarne à l’écran sa fille aînée, Liesl von Trapp, avoue que sur le tournage, elle eut un gros béguin… pour son père ! Christopher Plummer affirme à son tour que les sentiments étaient réciproques…

En ce qui concerne le lien vidéo, je vous propose de visionner à nouveau le tout premier de la série, et de l’observer d’un autre œil…

Maïlys GELIN

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