À l’heure où plusieurs candidats remettent en cause l’audiovisuel public, la présidente-directrice générale de Radio France, Sibyle Veil, a tenu à rappeler l’indépendance des médias publics.
Elle s’est exprimée à l’occasion d’une commission d’enquête sur la concentration des médias, dans le prolongement de l’annonce d’une potentielle fusion entre TF1 et M6.
« L’indépendance des médias publics est rentrée dans les esprits aujourd’hui de tous les responsables politiques, parce que jamais, à aucun moment, je n’ai eu à faire face à une quelconque tentative d’influence… À aucun moment, malgré les soupçons qui peuvent parfois être rappelés », explique cette ancienne élève de l’École nationale d’administration appartenant à la même promotion – Léopold Sédar Senghor (2004) – qu’Emmanuel Macron, que les députés Romain Grau (LREM), Olivier Becht (Agir), Boris Vallaud (PS) et Julien Aubert (LR), ou encore que le nouveau président de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat (proche du PS).
« Donc cette indépendance est réelle, elle est ancrée dans les rédactions et elle se manifeste par le pluralisme et la très grande diversité des opinions qui sont représentées, poursuit Sibyle Veil. Je pense que les critiques auxquelles on fait face aujourd’hui et qui sont le reflet d’une violence extrême sur les réseaux sociaux tiennent au fonctionnement de ces réseaux […] à savoir que nous sommes enfermés dans des bulles cognitives et que nous n’avons plus l’habitude d’être confrontés à l’altérité. »
C’est précisément parce qu’il y a cette virulence sur les réseaux sociaux, ainsi que cette incapacité à dialoguer sereinement, en respectant les opinions contraires, que l’audiovisuel public s’impose, selon elle, comme une nécessité. « Le rôle du service public, c’est justement de mener le débat le plus large pour faire se confronter des points de vue différents, insiste la présidente-directrice générale de Radio France. C’est ça aussi qui suscite parfois une incompréhension possible. »
Cette incompréhension se manifeste selon elle par le fait qu’elle reçoit autant de messages leur reprochant de soutenir le gouvernement que de messages les accusant de dénigrer celui-ci, de promouvoir telle ou telle idée… « Cela montre qu’on arrive à une ligne d’équilibre général, qui nous permet de participer au débat de manière la plus large, la plus ouverte, en respectant toujours le principe de la liberté d’expression et de la pluralité des opinions et des points de vue. »
« C’est ça qu’est le cœur de notre travail, conclut Sibyle Veil. Je pense que c’est ça aussi qui explique les succès de nos antennes et qui nous permettent de fédérer de la manière la plus large possible. »
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